"Je supporte très bien de m'intéresser indéfiniment à un bout de papier peint qui se décolle, une lézarde infime à l'angle du plafond... Je n'en tire pas gloire. Ce blog est pour moi la première façon de confier cette façon d'être."

Lorsque s'ouvre le roman, nous sommes au Comptoir des Saints Pères (jadis fréquenté par Joyce et Hemingway). Voilà qu'un de ses collègues fait l'article à Monsieur Spitzweg sur son patronyme alsacien, une Alsace natale qu'il a, au demeurant, quittée depuis bien longtemps, laissant derrière lui "celle qui pouvait tout changer", mais qui lui a préféré un autre. "Spitzweg" se traduisant par "chemin de crête", le voilà qui déclame : "Vous dominez la situation, Spitzweg. Vous êtes le philosophe qui regarde de haut nos petits destins avec la sagesse du penseur éclairé." C'est là pure ironie, mais l'homme ne croit pas si bien dire.
Il est en effet bien surpris en apprenant que Monsieur Spitzweg, qui entretient pourtant des rapports difficiles avec l'informatique, s'est mis à bloguer. En effet, depuis un mois, il livre sur la toile ses réflexions et ses comptemplations de Paris et de ses gens. Mais voilà que bientôt, son blog, antiaction.com est pris d'assaut par des milliers de lecteurs, on parle de lui sur les ondes, et on lui propose même de publier un livre.
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Les chapitres sont courts, s'apparentant sans doute aux billets que le personnage publie sur son blog, pour former un petit roman délectable, où Philippe Delerm fait l'éloge de l'inaction, de la lenteur, du plaisir trouvé dans l'instant. Je n'ai lu aucun livre de cet écrivain, mais j'ai beaucoup aimé déambuler au gré des mots de ce personnage solitaire et serein, anti-héros à sa manière.
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